Le 23 février, Barbara Pompili, Ministre de la Transition écologique et Monsieur Cédric O, Secrétaire d’Etat en charge du Numérique et des Communications électroniques ont présenté la feuille de route gouvernementale « Numérique et Environnement » avec pour objectif d’améliorer la connaissance des différents impacts du numérique sur l’environnement, à maitriser cet impact et à mettre l’innovation au service de la transition écologique.
Cette feuille de route a été alimentée par de nombreux travaux d’experts, de collectifs, d’organisations, notamment les travaux de la convention citoyenne pour le climat, dont un grand nombre de recommandations ont été intégrées.
La feuille de route rappelle que le colloque du 8 octobre 2020 était une première étape, lors de laquelle les ministres avaient annoncé les trois axes de la stratégie ainsi que certaines mesures financées dans le cadre de France Relance. C’est d’ailleurs durant ce colloque que Planet Tech’Care a été officiellement lancé.

Cette feuille de route se décline en 3 axes autour de 15 fiches pratiques :

  • Connaitre pour agir : développer la connaissance de l’empreinte environnementale du numérique.
  • Soutenir un numérique plus sobre : réduire l’empreinte environnementale du numérique.
  • Innover : faire du numérique un levier de la transition écologique et solidaire.

Dans le détail, le 1er axe vise donc à mettre en place des sources fiables et pérennes pour suivre les évolutions de l’impact du numérique entre acteurs publics et privés.
1) Elaborer une méthodologie de quantification de l’empreinte numérique sur l’environnement, au niveau français avec l’Ademe et l’Arcep, et au niveau européen,
2) Savoir mesurer l’empreinte écologique du numérique des ministères, et organismes publics,
3) Construire un baromètre environnemental des acteurs du numérique (opérateurs, fabricants, fournisseurs de contenu, data centers…).

Le deuxième axe vise à soutenir l’émergence d’un numérique plus sobre des terminaux aux usages et aux services numériques.
4) Mettre en œuvre un cadre de confiance pour l’éco conception et l’information des consommateurs en reprenant des mesures de la loi AGEC notamment et la finalisation d’un plan de travail pour la directive européenne écoconception 2020-2024,
5) Soutenir le développement d’une filière française du réemploi et du reconditionnement avec notamment la révision du cahier des charges de la responsabilité élargie des producteurs, le soutien à demande du matériel reconditionné au travers de la politique d’achat public ou encore la mise en place d’un label sur le reconditionné,
6) Prolonger la durée de vie des équipements et lutter contre l’obsolescence logicielle,
7) Soutenir le développement d’une offre française compétitive de produits et services numériques écoresponsables notamment en soutenant financièrement les projets en R&D industriels dédiés à l’écoconception des produits et services numériques,
8) Accompagner les entreprises du numérique dans l’adoption de l’écoconception et des principes du numérique durable et sobre notamment à travers la formalisation de « codes de bonnes conduites », la création d’une offre de formation à l’écoconception et green IT en formation continue,
9) Maitriser l’empreinte environnementale liée à l’usage des infrastructures numériques avec la mise en place d’une consultation avec les plateformes pour évaluer l’ensemble des actions à mener pour développer la sobriété dans les usages, imposer des objectifs ambitieux de réduction de la consommation énergétique des data centers (réduction de 40% de leur consommation d’ici 2030), soutenir les data centers écologiquement vertueux,
10) Accompagner les entreprises dans une transition numérique : mobiliser les outils existants d’accompagnement à la transition écologique en faveur des PME qui s’engagent dans la sobriété numérique, mieux prendre en compte la réduction environnementale du numérique dans les bilans RSE, ou encore promouvoir la charte et le label numérique de l’INR… etc,
11) Mettre en œuvre l’exemplarité de l’état et des services publics écoresponsables,
12) Former et sensibiliser les citoyens : avec notamment l’organisation d’une campagne nationale pour sensibiliser et informer.

Le 3ème et dernier axe est de faire du numérique un outil pour l’écologie.
13) Mettre les données au service de l’environnement avec une politique d’ouverture et de partage,
14) Mettre l’innovation numérique au service de l’environnement : soutenir le développement de solutions innovantes autour de la 5G, intégrer dans la stratégie d’accélération Cloud portée par l’Etat une dimension environnementale,
15) Soutenir l’écosystème des greentech mobilisant le numérique.

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