Après une présentation de l’Institut du Numérique Responsable et des ses différents projets par Jean-Christophe Chaussat, Denis Didier démarre la présentation par un rapide rappel du contexte.
Les impacts du numérique sont multiples tant au niveau de la fabrication, de l’usage que de la gestion du cycle de vie, et seront amenés à croitre notamment avec l’augmentation du nombre d’objets connectés. Le numérique représente 4% des gaz à effet de serre au niveau mondial, soit quasi le même poids que l’aviation civile. « Si le numérique était un pays, il aurait 2 à 3 fois l’empreinte écologique de la France ». Denis poursuit en nous présentant la « roue stratégique » de l’INR pour traiter les impacts du numérique :

  • Limiter l’impact et la consommation
  • Rendre inclusif et durable
  • Rendre éthique et responsable
  • Favoriser la résilience des organisations
  • Permettre l’émergence de nouveaux comportements et valeurs.

Un point important également, ce sont 3 mots clés à garder en tête lorsque l’on veut développer un service numérique à l’impact le plus limité possible : utilisable, utile et utilisé.

Le référentiel Ecoconception Numérique de l’INR ne remplace pas les référentiels existants mais vient les compléter. Son périmêtre est très large, il comprend les services webs mais aussi tout ce qui est moins visible comme les mécanismes d’API ou la gestion des structures de données, les couches métiers, les frameworks…Il est en effet essentiel d’organiser et de structurer la démarche d’écoconception en amont de la technique. Sa sortie publique sera accompagnée d’une méthodologie de mise en œuvre et est prévue pour la 2ème partie de l’année. Une formation sera également proposée. Le référentiel évoluera régulièrement et sera mis à jour via une plateforme collaborative.

Denis souligne l’importance de la gestion des contextes. Chaque solution n’étant pas applicable dans tous les domaines, il  est nécessaire d’engager une démarche cohérente en avançant étape par étape, en essayant d’avoir une couverture la plus globale possible, l’essentiel étant d’entrer dans une démarche de progression continue.

Coté méthodologie, le groupe de travail Ecoconception numérique s’appuie sur des équipes flexibles dédiées pour chacune des 8 étapes-projets identifiées :

  • stratégie,
  • définition de spécifications,
  • design UX/UI,
  • gestion des contenus,
  • développements front et back end,
  • architecture matériel et logiciel,
  • éléments d’hébergements
  • et également un groupe dédié aux réflexions transverses.

En effet, si l’on prend une démarche classique de gestion de projet, on peut identifier différentes phases qui vont de l’émergence de l’idée et sa formalisation, à son déploiement pour l’utilisateur, en passant par la rédaction de spécifications, leur insertion dans un back log, la construction des outils techniques. et leur validation.  Chacune de ces étapes peut avoir un questionnement environnemental d’impact et c’est l’objet du référentiel. 

Ainsi, pour chaque étape projet, on trouve dans le référentiel, des recommandations et un questionnaire permettant de vérifier l’adhésion aux propositions. Chaque point est également accompagné d’un niveau de complexité de mise en œuvre. Les éléments sont positionnés en fonction de leur impact sur les 3 dimensions du numérique responsable: Planet, People et Profit, avec un système de notation. Ensuite, pour chaque point, un certain nombre de tests seront disponibles pour questionner directement les pratiques.

Denis nous détaille ensuite certaines des propositions du référentiel pour les phases amont, de l’émergence de l’idée au moment ou elle est soumise aux développeurs. Nous ne les reprendrons pas toutes ici, mais on peut citer par exemple, en termes de stratégie, l’importance de préciser les besoins métiers et d’identifier les matériels utilisateurs qui pourraient être impactés par ce qui va être développé. De même, la question du matériel nécessaire pour le projet se pose, avec la possibilité de peut être pouvoir ré-utiliser un matériel existant. En termes de spécifications, il est important de choisir des solutions techniques efficaces et ciblées sur la couverture du besoin et de bien déterminer la durée de vie du service afin de ne pas conserver en activité des choses devenues obsolètes. Pour l’étape Design UX/UI, on retiendra notamment l’importance de bien valider l’utilisation des fonctionnalités ou de réduire tout ce qui concerne les flux média qui est une source de consommation importante. Au niveau de la gestion des contenus, il est également important d’affecter une durée de vie à chaque contenu. Ensuite, en terme de développement on sera particulièrement attentifs à limiter les échanges API, à avoir les bonnes images bien dimensionnées au bon endroit, à réduire l’impact des impressions.. .Coté back end, l’accès aux données doit être efficace et il est également important de supprimer les données obsolètes. Sur la partie hébergement, suivre le PUE  entre autres est essentiel.

Vincent Courboulay nous a ensuite présenté les projets pour 2021 de l’Institut du Numérique Responsable et notamment la mise en place d’une formation sur l’écoconception et la création de capsules sur les outils et leviers permettant de diffuser les contenus du référentiel. 

Nous remercions chaleureusement Jean-Christophe Chaussat, Denis Didier et Vincent Courboulay pour la présentation en avant-première du référentiel Ecoconception Numérique de l’INR et le temps qu’ils ont pris pour répondre aux nombreuses questions des participants, lors d’un temps d’échanges particulièrement riche.

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